Comme des adieux... Hier, lors d'une émission de RazCast TV, Mourad Boudjellal a expliqué qu'il donnait l'avantage au dossier de rachat de l'OM et qu'il abandonnait le projet SC Toulon.

Mourad Boudjellal se justifie auprès des toulonnais
Le vendredi 26 juin, Mourad Boudjellal avait provoqué la colère des supporters toulonnais en se présentant en conférence de presse du Sporting, devant la Rascasse, pour parler du projet de rachat de l’OM. Invité de RazCast TV hier, l’homme d’affaires de la Rade a expliqué les raisons de cette intervention médiatique fâcheuse et a fait comprendre qu’il allait abandonner le projet SC Toulon.

Avant cette fameuse conférence de presse du 26 juin, le dirigeant toulonnais raconte la mauvaise surprise qu’il a reçu et pose le contexte : « Le jeudi 25 juin, je suis à Paris et je reçois à 17h un projet de partenariat avec Claude Joye, qui comme à chaque fois, ne correspond en rien à ce qui a été dit. Il y a écrit que j’ai tous les pouvoirs, mais qu’au delà de 5000 euros je dois passer par son fils (donc je suis mis sous tutelle) et qu’il y a le conseil d’administration qui peut me révoquer à chaque minute. Des pouvoirs dans ces conditions là, c’est un peu particulier… […] On me dit : ça suffit n’y vas pas. Je suis à Paris et j’ai le projet que vous connaissez qui se concrétise » raconte-t-il.

« J’ai signé, Toulon c’est ma ville, je n’ai rien à vendre à Toulon, je ne dépends pas de l’économie de la Ville, donc je veux être honnête. Et quelque part, j’ai mis un peu en danger l’autre projet (celui de l’OM), car c’est moi qui ai décidé de l’annoncer, ce qui était une erreur en terme de communication, mais c’était honnête vis-à-vis de Toulon. Je voulais que les choses soient claires. Je ne voulais pas aller au Sporting sans que les gens sachent dans quelles conditions cela pouvait se faire. C’était un choix mais un choix qui je le répète était maladroit, avoue Boudjellal avant de rappeler que les discussions étaient terminées, que le maire de Toulon a souhaité nous rapprocher et je l’en remercie, mais que j’ai toujours dit qu’entre temps j’avais pris des engagements. Et que ce n’est pas aussi simple que ça, et que même si c’est Toulon on doit un peu respecter ses engagements. Donc voilà, j’ai fait le choix de la sincérité… » justifie l’ancien président du RCT.

Une conférence de presse comme un piège ?
En plus de reconnaître une maladresse, Mourad Boudjellal explique également qu’il n’a pas organisé cet intervention médiatique au club devant les journalistes : « Je n’ai pas convoqué de conférence de presse. Je me gare derrière le stade, je passe par l’entrée principale, et là M. Deville ouvre une porte, il n’y a personne, je m’attendais à voir deux journalistes, faire trois déclarations et ensuite rentrer bosser avec Claude Joye… Mais je n’ai pas convoqué de conférence de presse, je n’ai pas d’attaché de presse qui aurait pu convoquer une conférence de presse. Là, on m’amène dans une salle, je vais pour m’asseoir dans un coin, on me dit mets toi là, je me mets là. Et moi, la première chose à laquelle je pense, sincèrement, c’est les partenaires du Sporting. C’est une déformation professionnelle, c’est-à-dire que c’est toujours la mise en avant des partenaires. Je me dis qu’à priori c’est un sujet qui va être médiatisé, donc on va voir les partenaires du Sporting, moi je ne pense qu’à ça » explique l’homme d’affaire.

Ce qui a vexé les supporters toulonnais, c’est de voir celui qu’ils ont soutenu pour prendre les rênes du Sporting, parler de leur pire ennemi (l’OM) devant le symbole historique du club, la Rascasse. « Moi ce n’est pas ma guerre et personne ne peut m’obliger à rentrer dans cette guerre. Cette guerre est totalement subjective, elle concerne des personnes qui sont en guerre avec Marseille. Moi, la seule guerre que je voudrais que le Sporting mène avec l’OM, ce n’est pas une guerre, c’est une rivalité sportive sur le terrain. Ça, ça me paraît très sain » a déclaré Mourad Boudjellal sur Razcast TV.

Qu’en pense Mohamed Ayachi Ajroudi ?
Vouloir s’engager avec le SC Toulon alors que Mohamed Ayachi Ajroudi souhaite voir l’ancien du RCT prendre la présidence de « son » futur OM, n’est-ce pas problématique pour l’homme d’affaires franco-tunisen ? « Il respecte tout ce que je fais avec Toulon. Il me dit c’est ta ville, c’est ta maison, donc c’est normal. Et dès le départ avec Mohamed Ajroudi, je lui ai dit Toulon c’est à part et ça, il le respecte » assure-t-il.

Il faut dire que l’ancien président du club de rugby toulonnais a fait comprendre tout au long de l’émission d’hier qu’il souhaitait se concentrer sur le projet de rachat de l’OM jusqu’à aller à redéfinir ce qu’il comptait faire au SC Toulon : « Pour moi, c’était la meilleure idée, prendre un président délégué pendant quelques mois, quelqu’un de très bien qui aurait mis le club sur de bons rails. Mon aide à moi au Sporting n’était pas d’en être président, ça a été très mal interprété ce que j’ai dit. Ce que j’ai dit c’est que je voulais apporter une petite aide financière, des partenaires, éventuellement des investisseurs et d’apporter quelques joueurs » avant de conclure « Où que je sois même si c’est un autre club, j’aurais toujours un œil sur Toulon […] mais je ne peux pas faire les deux ».