Jeudi, le Comex de la FFF a acté la fin des championnats au 13 mars pour procéder aux montées et descentes comme les prévoient les textes pour le niveau national. Au niveau des Districts et des Ligues, il n'y aura qu'une descente par poule et des montées, prévues par les règlements. Des clubs mécontent comme Saint-Priest se sont regroupés sous l'égide de l'Association de Football Amateur pour adresser un courrier à la Ministre des Sports Roxana Maracineanu après deux échecs auprès de la FFF
Le football français attendait depuis des semaines la décision de la FFF sur la fin des championnats, les accessions et relégations. Si jeudi, les réponses ont enfin été apportées, plusieurs clubs en colère ont décidé de faire entendre leur voix et espèrent bien des changements dans les décisions. Un collectif de 3000 clubs sous l’égide de l’Association de Football Amateur (AFFA), présidée par Eric Thomas, a donc décidé d’adresser un courrier à la Ministre des sports (ci-dessous). Après deux courriers sans réponse à Noël Le Graët, le 2 et le 14 avril, avant la décision du Comex pour réclamer une saison sans descente, les clubs amateurs ont décidé de taper du poing sur la table en visant encore plus haut.
Plusieurs clubs se sentent lésés par ces décisions, c’est notamment le cas de l’AS Saint-Priest (N2, Rhône) dont l’équipe fanion, relégable seulement 4 journées cette saison, descendrait en N3. Le président rhodanien est co-auteur des trois lettres avec l’AFFA écrites depuis le début du mois à la FFF dont celle à la Ministre des sports, Roxana Maracineanu. D’autres ont décidé de déposer un recours auprès du CNOSF, le Comité National Olympique du Sport Français pour faire valoir leur droit comme le CS Sedan Ardennes, 2e de N2 A et non-promu.
La lettre à la Ministre des sports
Ce 16 avril, avec l’arrêt des championnats amateurs, le Comité exécutif de la Fédération Française de Football a décidé de confirmer, au mépris de l’équité, le principe des descentes sportives à l’issue d’une saison inaboutie. Ces relégations n’ont aucun sens dans le contexte actuel.
Ce 16 avril est un jour noir pour le football français et aujourd’hui, les bénévoles du « foot d’en bas » sont en colère. En colère, parce que la FFF est en train de tuer le football. Mais ce qui a été décidé peut encore changer.
En effet, il serait souhaitable que les décisions soient identiques pour tout le football amateur, afin d’assurer l’égalité de traitement et l’équité sportive, avoir un même message pour tous nos pratiquants du football. Il est essentiel, surtout en cette période dramatique, d’unir plutôt que de diviser.
Nos instances ne sont plus au service des clubs, ce sont les clubs qui sont au service des instances. Ce sont pourtant nos structures qui accueillent les licenciés chaque jour de la semaine. Le club est l’expression vivante du football, sa structure de base, alors qu’il est considéré comme quantité négligeable.
Ainsi, la FFF prétend reverser 86 M€ /an en faveur du football amateur, mais si c’était vraiment le cas, les clubs amateurs s’en seraient rendu-compte. Or, à l’inverse, ce sont nos 15 000 clubs qui font remonter plus de 150 M€ /an (70 €/licencié) pour financer l’administration à tous les étages du football. Une forme de ruissellement inversé, ou les plus modestes financent le train de vie échevelé des puissants. Les rapports successifs de la Cour des comptes sont éloquents…
Lors des 4 dernières saisons, 4 000 clubs sont morts. Combien d’autres demain ?
Le contexte historique de cette pandémie exigeait de se montrer à la hauteur de la situation. Aujourd’hui, le football amateur dans son immense majorité ne se reconnaît plus dans les décisions de la FFF, encore moins dans ses dirigeants, coupés des réalités. En effet, 3 éléments essentiels au bon fonctionnement de la plus grande fédération de sport sont en crise :
1 – la dimension représentative,
2 – la confiance liant les gouvernants et les gouvernés,
3 – la légitimité des décisions prises en haut pour s’appliquer en bas.
Si la FFF présente quelques réussites, il n’en reste pas moins que le mille-feuille politique du football est devenu au fil du temps un système arbitraire, autoritaire et coercitif, reposant sur la peur. C’est un système ni transparent, où l’on ne rend jamais de comptes aux licenciés, ni démocratique où les femmes, la diversité et les contre-pouvoirs n’ont pas leur place.
Aujourd’hui le Président de la FFF et son Comité exécutif sont désignés, non pas élus, mais désignés par 216 grands électeurs qui, pour la plupart, pensent plus à leurs avantages, leur carrière politique… dans le football, qu’à défendre l’intérêt des clubs. 216 grands électeurs censés représenter 2 200 000 licenciés du football. Avec quelle légitimité ?
Comme les 40 clubs professionnels, les 15 000 clubs amateurs demandent le droit vote pour les prochaines élections de la FFF de mars 2021. Plus qu’un souhait, une exigence pour que le football de demain ne ressemble pas au football d’hier.
C’est pourquoi, Madame la Ministre des Sport, nous vous demandons solennellement d’exercer votre tutelle sur la FFF pour que les récentes décisions soient corrigées dans le sens de l’intérêt général.
Nous vous demandons également de bien vouloir présenter un texte législatif qui redonnerait aux bénévoles du sport un respect et une dignité confisqués et qui reconnaîtrait enfin aux clubs amateurs le rang de citoyens de leur sport, conformément aux promesses du Président de la République.
Cette mesure ne coute rien, elle pourrait redonner du sens aux principes de liberté et d’égalité, dont nous sommes tous les garants.
Depuis l’Appel lancé le 2 avril, presque 3 000 clubs ont rejoint notre mouvement en 15 jours, et les soutiens ne cessent d’affluer.
Comptant sur votre écoute et votre soutien.
Des recours auprès du CNOSF
Le CS Sedan-Ardennes, 2e de son groupe de N2, derrière Bastia, ne verra pas l’an prochain le National. A moins que son recours devant le CNOSF aboutisse. En effet, le club ardennais est le grand perdant de cet arrêt de la saison. Avec 13 victoires consécutives pour commencer la saison, les hommes de Sébastien Tambouret ont eu une 2e partie de saison compliquée (1V, 6N, 1D). Conséquence, ils se retrouvent 2e et non-promu alors qu’il restait 9 matchs à jouer. Selon, le journaliste Alexandre Audabram, le CSSA n’est pas le seul dans ce cas et se réserve la possibilité d’aller jusqu’au Tribunal Administratif si le CNOSF ne répond pas favorablement à son recours.
Ven 24 Avr - 9:48 par Dark small