Le Sporting Club Toulon, qui s'apprête notamment à évoluer pour la 3ème année consécutive en U19 Nationaux, a été désigné 2ème meilleur club de jeunes du Var. Guillaume Deville, président de l'association, a accepté de répondre à nos questions concernant la formation au Sporting. Interview.
Président, quelle est la stratégie mise en place, la politique du club chez les jeunes ?
Le projet Sporting est construit de manière à ce que l’équipe première soit, à terme, abreuvée de jeunes joueurs formés aux clubs. L’objectif est de construire une équipe durable dans le temps avec des éléments majoritairement formés à Toulon. Aujourd’hui, le bassin économique toulonnais ne permet pas d’avoir de très gros investisseurs pour capitaliser à long terme. Le projet du Sporting Club de Toulon est donc de former des jeunes et les faire monter afin d’alimenter la National 1. À titre d’exemple, il y a 4 jeunes issus de la formation par an qui intègrent l’équipe première du Sporting. Le projet de formation est que tous les éducateurs au club soient diplômés et de qualité afin de fournir une formation de haut vol. C’est ainsi qu’on reçoit le label élite depuis 3 ans et qu’il nous est réattribué chaque année. C’est pour ça que l’on a des U17 qui remontent au niveau R1, des U19 qui se maintiennent en nationaux depuis 2 ans et qui vont débuter pour la 3ème année de suite à ce niveau. Habituellement, chaque fois qu’un club monte en national, il fait l’ascenseur. Nous, nous y sommes depuis 3 ans, ce qui témoigne d’un équilibre de formation retrouvé. Au niveau de l’équipe première, il suffit de voir des satisfactions de l’année dernière. Guilavogui formé au club, Andreani formé au club qui est revenu et est désormais numéro 1 dans les cages. Chaque année, des jeunes intègrent l’équipe fanion. Cette année, 2 U19 nationaux, Matteo Grizzetti et Anouar El Hajji, vont intégrer le groupe National 1.
Que retenez-vous de votre saison chez les jeunes ? Quelles sont vos principales satisfactions ?
La principale satisfaction est de ne pas avoir de descentes et d’avoir remporté 3 coupes du Var sur les 6 possibles. C’est là où se situe mon étonnement de ne pas avoir été désigné numéro 1 dans le Var. On a gagné la Coupe du Var en Séniors, en Jeunes, en Féminines, et en U17 nous étions en finales dans les deux catégories. En contrepartie, il me semble que Fréjus en a gagné une en U15 féminines. Mais je ne veux pas comparer Fréjus et le Sporting. L’édifice Fréjusien se porte bien, et l’édifice Sporting aussi. Fréjus est un club de qualité avec une formation de qualité. Et pour en revenir aux satisfactions, un autre gage de la qualité est l’équipe du Var universitaire qui a remporté le championnat de France et est qualifié pour le championnat d’Europe. Une équipe universitaire de STAPS qui est composé à moitié de joueurs issus de la formation du Sporting, et qui jouent encore dans nos équipes de jeunes. Il y a vraiment de la qualité à Toulon.
Des changements vont-ils intervenir au sein des différentes catégories, notamment sur le plan des éducateurs ?
Dans l’ensemble, peu. Aujourd’hui, le Sporting, c’est plus d’une trentaine d’équipes. C’est donc plus d’une trentaine d’éducateurs diplômés. A Toulon, tous les éducateurs sont diplômés, des U6 à l’équipe première. On travaille vraiment dans la continuité et dans la sérénité. C’est pour ça que la majorité des éducateurs est reconduit. Il y aura peut-être un changement d’un point de vue structurel, une évolution dans l’organigramme en nommant peut-être un assistant au directeur technique, afin de pouvoir davantage épauler les jeunes éducateurs sur le terrain au niveau de la formation.
Votre équipe U19 évolue en National, l’objectif est de voir les U17 à ce niveau d’ici quelques années ?
Oui, bien sûr.
Comment recrutez-vous ? Lorsque vous engagez un joueur, notamment en U19, c’est probablement dans l’optique de le voir évoluer à terme avec l’équipe fanion non ?
Déjà, on essaie de recruter local. En plus, il se trouve que cette année la Valette monte en U17 Nationaux. Il y a donc une très bonne génération qui est montée. On regarde ce qui se fait autour, on essaie de recruter sur le bassin de la métropole. Et après, comme les détections sont ouvertes, on fait venir du monde des Bouches du Rhone, des Alpes-Maritimes…Il faut savoir qu’à Marseille, il n’y a qu’un club qui évolue en U19 Nationaux, dans les Alpes-Maritimes aussi. Sinon, il faut aller du côté de Nimes ou Montpellier. Donc pour les jeunes de la grande métropole Toulonnaise et même du Var, si ils veulent évoluer à ce niveau, il y a peu de clubs qui peuvent le permettre.
A ce propos, y’a t-il des jeunes joueurs à surveiller dans l’avenir, des joueurs prometteurs ?
Oui, mais après, tout dépend ce que l’on entend par prometteur, à quel niveau. Au niveau National 2 ? National 1 ? Ligue 2 ? Ligue 1 ? Une chose est sûre, et pas uniquement au Sporting mais sur l’ensemble de la grande Métropole, il y a des joueurs de qualité qui sont identifiés. A nous de leur proposer de grandir avec le Sporting. A l’image de ce que l’on a fait comme je vous l’ai dit avec Andreani, Guilavogui et d’autres joueurs de l’équipe première qui sont passés par les jeunes au Sporting. C’est notre projet sportif dans son ensemble : asseoir l’équipe fanion sur des jeunes majoritairement formés au club. Ensuite, nous sommes en train de travailler sur la réouverture du centre d’hébergement directement sur site, en collaboration avec la municipalité de Toulon. Ce qui pourrait nous permettre de réellement nous améliorer au niveau des suivis médicaux, scolaires, alimentaires, de l’hygiène de vie et ainsi de fournir un pacte de qualité.
Parlons de la N1, quel regard portez-vous sur cette magnifique saison ? Qu’est ce que cela vous inspire pour la suite, quelles ambitions nourrissez-vous ?
C’est tout d’abord de la fierté et de la stabilité. Il y a 3 ans, le club était en CFA 2. Puis il a fusionné avec Le Las. C’est un projet qui visait à optimiser les forces, outils et infrastructures en présence sur l’agglomération. La première année, on finit 5èmes. La deuxième 1ers ex aequo, et enfin cette année 1ers également. À ce niveau de championnat c’est très dur mais ça témoigne quand même d’un édifice Sporting qui est équilibré, qui travaille sereinement et de façon stable. Les résultats étant la preuve d’un bel exercice permettant de nourrir de belles ambitions, notamment pour les prochains jeunes. Car voir des jeunes formés au club vivre ces accessions est une vraie fierté. On s’aperçoit que ce sont de vrais leaders dans le vestiaire. Peut-être parce qu’ils sont toulonnais, qu’ils ont une envie qui arrive à les transcender, car leur entourage est dans les tribunes. Chez nous, ce sentiment d’appartenance est très important. Les ambitions que l’on nourrit sont de continuer sur cette voie. Aujourd’hui l’édifice est stable. Si on continue à travailler comme on le fait, sérieusement et avec des gens de qualité, la National 1 ne sera qu’une étape. Et peut-être que le Sporting arrivera à retrouver la place qui était la sienne, au moins en Ligue 2. Et, qui sait, on peut se prendre à rêver.
Pouvez-vous nous en dire plus sur l’affaire Jura Sud-Toulon ?
On nous a demandé si nous connaissions Paul Cattier. On n’a jamais eu de contacts avec lui, et il a dit n’en avoir jamais eu avec nous. À partir de là, je ne pourrais pas vous en dire plus que ça.
