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 JEAN-MARC FERRERI : « IL N’Y A PLUS DE N 10 À L’ANCIENNE »

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22032021
MessageJEAN-MARC FERRERI : « IL N’Y A PLUS DE N 10 À L’ANCIENNE »

Pour conclure notre dossier de la semaine sur les milieux offensifs, Jean-Marc Ferreri (58 ans), passé par Auxerre, Bordeaux, l’OM ou Toulon a accepté de poser un regard sur l'évolution d'un poste qu'il a occupé pendant ses 20 ans de carrière. Interview !

Jean-Marc Ferreri, le rôle du milieu offensif que vous avez occupé des années 76 à 99 a bien évolué. Quel regard portez-vous sur sa mue ?
Il n’y en a plus beaucoup des numéros 10 à l’ancienne, de mon époque. Les Platini, Giresse, Passi, Genghini, Bravo, Touré… on en a connu beaucoup (rires) ! Effectivement, aujourd’hui, les systèmes de jeu ne favorisent plus ce jeu. Quand ils évoluaient en 4-2-3-1 à Marseille avec Dimitri Payet derrière l’attaquant, c’était très efficace ! Ce rôle-là, je l’ai eu aux Girondins de Bordeaux et à Auxerre et mon pouvoir de vitesse et d’accélération m’ont même poussé à évoluer au poste d’attaquant ou ailier. En Equipe de France ou sous les ordres de Guy Roux, j’ai disputé des rencontres sur le côté droit mais j’ai fini ma carrière à Toulon, à un poste de véritable numéro 10. J’ai d’ailleurs fait une très grosse saison puisque j’avais mis 17 buts en L2. Je me régalais juste derrière l’attaquant, capitaine à 34 ans et demi, j’avais la liberté d’aller sur tout le terrain et d’être un peu partout.

C’est donc un poste, qui pour les « amoureux du jeu », est en voie de disparition ?
Le football est beaucoup plus physique aujourd’hui, on le voit dans les centres de formation où les joueurs sont de vrais athlètes. On ne sort plus ces petits gabarits comme Zinedine Zidane, moi-même ou encore Andrea Pirlo et Roberto Baggio en Italie… actuellement, il y a beaucoup d’équipes qui évoluent actuellement en 5-3- 2 lors des transitions en zone défensive et en 3-5-2 sur des phases offensives. Avec deux attaquants et deux milieux défensifs, c’est compliqué de placer un numéro 10. Le 4-4 -2, c’est pareil, mis à part quand il est utilisé en losange. A Bordeaux notamment, dans ce système, j’ai pu délivrer de nombreuses passes décisives parce que je prenais du plaisir. Avec Bernard Pardo en 6, Jean-Philippe Durand à droite, Gesper Holsen de l’autre côté et moi en numéro dix, c’était un régal pour alimenter nos deux attaquants, très complémentaires, qu’étaient Klaus Allofs et Piet Den Boer
JEAN-MARC FERRERI : « IL N’Y A PLUS DE N 10 À L’ANCIENNE » Bbabd310
Jean-Marc Ferreri (à gauche) et son entraîneur Guy Roux à Auxerre

Donc selon vous, il existe encore un système de jeu qui favorise ce genre de joueur ?
Les systèmes de jeu ne sont plus les mêmes. Ce 4-4-2 losange me plaisait énormément, comme l’OM des fois avec Dimitri Payet derrière les deux attaquants, on a toute la liberté de donner les bons ballons, des caviars. Vu les qualités que j’avais, je me régalais. Lille et Nantes, par exemple, évoluent dans un 4-4-2 à plat sans meneur de jeu. En 4-3-3, on passe aussi beaucoup sur les côtés avec les ailiers, je l’ai vécu à Auxerre et avec Guy Roux. Ça m’a demandé pas mal d’efforts sur le domaine défensif.

« On m’a vite catalogué comme le « successeur » de Michel Platini »

Vous avez été en concurrence avec ce qui se faisait de mieux en la matière à votre époque. Comment vous la décrieriez aujourd’hui ?
C’était compliqué, on m’a vite catalogué comme le « successeur » de Michel Platini. C’est vrai que j’ai un peu souffert de cette comparaison. C’était le meilleur joueur d’Europe et du Monde à l’époque avec Maradona. Lors du sacre au championnat d’Europe 1984, il y avait une génération incroyable devant nous avec Platini et Alain Giresse qui étaient deux milieux offensifs d’exception ! On était un peu dans l’ombre de ces joueurs… ensuite, il y a eu cette médaille de bronze au Mexique mais l’après Coupe du Monde a été très compliqué.

Quelle est votre définition d’un « artiste du foot » ?
J’ai eu la chance de jouer trois fois contre Diego Maradona, il n’y a pas beaucoup de français qui l’ont autant affronté ! J’ai fait le France – Argentine où j’avais eu le bonheur de marquer un but de la tête juste avant la Coupe du Monde au Mexique. Puis deux fois contre Naples où ils gagnent la Coupe de l’UEFA avec une équipe magnifique. A l’époque des Girondins de Bordeaux, on avait accueilli les Italiens dans un match archi comble parce que tout le monde était venu pour voir l’idole et le Dieu vivant à Naples. On perd chez nous 1-0 et on fait 0-0 à dix contre onze au San Paolo au match retour. J’ai eu la chance de pouvoir l’affronter, lui était un véritable numéro 10.

Entre Platini et Maradona, votre coeur balance forcément pour l’un des deux !
C’était deux génies, deux vrais artistes et avec un ballon, ils savaient tout faire. Michel, il était moins soliste, moins individualiste. Maradona prenait le ballon et il pouvait faire basculer le match comme lors de son but face à l’Angleterre où il est capable d’éliminer huit joueurs sur trente mètres. Platini avait des qualités de buteur mais il avait surtout une vision du jeu et un niveau de passe exceptionnels

Bien loin de votre époque, l’équipe de France évolue sans meneur de jeu aujourd’hui. Qui pourrait occuper ce poste selon vous ?
Je dirais Antoine Griezmann qui, pas souvent, le faisait à une époque. Il évoluait pratiquement derrière l’attaquant même si c’est plus un avant-centre dans l’âme. Souvent, il est très bon quand il tourne comme ça autour de l’attaquant, car il a une qualité de passe et techniquement, c’est très fort. Il aurait la capacité de jouer en 10. Je trouve qu’à l’inverse, on a beaucoup de milieux de terrains défensifs : Kanté, Pogba, Nzonzi, Camavinga… On a aussi de très, très bons attaquants, mais malheureusement, on n’a plus de milieux de terrains à l’ancienne.

Quels conseils pourriez-vous donner à un joueur qui « aime le jeu » aujourd’hui ?
En général, pour un numéro 10, la notion de plaisir est là avant tout. On adore toucher le ballon, il faut également qu’il ait une excellente qualité de dernière passe et être adroit devant le but. Les plus grands, Zizou ou Platoche, ça a été ça !
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